Orne : la préfecture ordonne l'arrêt d'un parc éolien

France 3 - 12/13 - Édition du mardi 26 janvier 2021

Orne : des éoliennes trop bruyantes mises à l'arrêt, sur décision préfectorale, pendant la durée de l'expertise

C'est une première en France : la préfecture de l'Orne va ordonner la suspension du parc éolien d'Echauffour, près de l'Aigle. Les éoliennes en service depuis près de deux ans ne respectent pas le volume acoustique autorisé. Cette décision préfectorale est un soulagement pour les riverains.

"On est juste des riverains qui veulent dormir la nuit"

"On n’est pas des anti-éoliens, des opposants, on n’est pas des dans l’idéologie, on n’est pas dans la politique" précise Fabrice Ferreri, riverain de la zone éolienne d'Echauffour et porte-parole du collectif riverain des éoliennes incriminées, "on est juste des riverains et des citoyens français qui souhaitons dormir la nuit et sortir dans la journée et pouvoir recevoir nos amis sans être pollué et c’est même plus, notre vie est pourrie par ce bruit infernal". Pour lui, cette décision est une première reconnaissance de l’Etat des nuisances que subit le voisinage du parc éolien, nuisances dont ils témoignent tous depuis un an et demi.

"Nous on ne compte même plus en année ou en mois, c’est en jours : plus de 600 jours et 601 nuits c’est comme ça qu’on compte le temps quand vous devez changer de chambre parce que vous ne pouvez plus dormir."

Fabrice Ferreri tient à le préciser, il n'était pas opposé à l'implantation du parc éolien, "dès le départ j’ai fait confiance à la mairie, à la Dreal, à la prefecture pour installer correctement ce chantier. J’ai même fait confiance à Voltalia d’ailleurs, l’exploitant, je me suis dit que leur intérêt c’était de faire les choses de manière exemplaire."

Mais durant le confinement, sa vie est devenue un enfer. "Tout a commencé pour moi en pleine période de confinement où pendant 3 mois les vents dominants ont tourné et ont soufflé dans ma direction et pendant 3 mois nuit et jour, il était impossible de vivre chez nous."

"Sachant que quand vous avez une maison qui est à 570 m des éoliennes vous pouvez pas la revendre pour partir parce que personne ne vous l’achetera donc vous êtes dans une prison, vous ne pouvez plus partir, vous ne pouvez plus dormir, C’est juste l’horreur, vous avez l’impression d’être la victime et d’être sacrifié au profit d’une certaine image de la transition énergétique. On a vécu trois mois d’enfer avec comme des bruits d’avions qui passent au-dessus de la maison, ou une machine à laver qu’on met devant votre fenêtre. Même fenêtres fermées c’était pas possible de dormir. En plus pendant cette période il y a eu de fortes chaleurs on était à 40° de température dans la maison la nuit. C’est abominable, je souhaiterais pas ça à mon pire ennemi."

Alors l'annonce d'un arrêt imminent le met en joie. "Quand elles vont être à l’arrêt ce sera le bonheur absolu."


Date de création : 26/01/2021 - 20:30
Catégorie : Dans les médias -
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